Nous voici déjà à mi-parcours. La grossesse n'a rien de Charlotte aux fraises au pays des bisounours: les nausées, les douleurs ligamentaires , les contractions , les frayeurs à la con et la tronche de caikos: c'est chiant. N'empêche, le temps passe vite et j'ai réalisé qu'un jour je ne serais plus enceinte. (Que voulez vous, la vie est pleine de révélations débiles de ce type). Un jour, le machin qui bouge va sortir de moi et je vais me retrouver toute seule dans mon corps. C'est hyper triste, parce que je me suis habituée à mon Alien. A sa sortie, je me demanderais probablement comment j'ai fait jusque là pour vivre sans lui et chaque jour aura son lot d'emmerdes et d'emmerveillements. Et puis on devra l'élever, et faire en sorte que ça devienne une belle personne. Mon bilan c'est que la grossesse est un temps singulier dans la vie d'une femme. Un temps durant lequel elle couve comme une louve, préférant, malgrè ce que l'on pourrait croire, rester en retrait, se protéger, observer, se préparer, changer, se transformer en secret. Un temps durant lequel elle apprend la patience, car chaque étape impose un ryhtme que l'on ne peut dompter. La force de la vie naissante impose son respect et nous apprend à courber l'échine face à cette inconnue que l'on ne maitrise pas. C'est passionant d'enseignements. Petit bébé, tu es grand de plein de secrets que nous avons oubliés depuis trop longtemps.
